A la question «comment un modèle managérial peut-il devenir un avantage concurrentiel ?», Isaac Getz, professeur à l’ESCP et co-auteur du livre «Liberté & Compagnie» répond : «L’organisation dans laquelle les salariés sont complètement libres et responsables d’entreprendre toute action qu’eux-mêmes – et non leurs managers ou les procédures – considèrent comme la meilleure pour l’entreprise vaincra toujours les concurrents traditionnels.
Si, sur le terrain, dans une équipe les joueurs prennent toujours les initiatives, se font confiance, se respectent, tandis que dans l’autre ils ont peur de ne pas respecter les consignes du manager, pensent en priorité à leurs carrières personnelles, et s’accusent mutuellement, à votre avis, laquelle des deux équipes gagnera ?»
De plus, Francis MER, dans un article du Monde du 7 août 2012 décrit très bien l’articulation entre bien-être et performance ainsi que les enjeux qui en découlent en
termes de compétitivité, c’est tout un levier de performance et par là même un facteur de compétitivité qui peut être mobilisé en remettant l’humain au cœur de la performance. Il nous dit, je cite:
«(…) Nous devons investir dans le capital humain, autrement dit les connaissances, le savoir-faire et les compétences des femmes et des hommes qui travaillent à la réussite de leurs organisations. Les entreprises françaises sous-estiment encore ce potentiel humain qu’elles ont tendance à percevoir surtout comme un coût, le fameux « coût du travail ». En réalité, toute communauté de personnes, quels que soient son niveau d’éducation et son activité, tend naturellement à apprendre, expérimenter et réfléchir, d’où l’envie de vouloir «bien faire». Ce formidable gisement de motivations constitue autant de réserve de productivité pour notre économie.
(…) Un collaborateur responsable est un salarié qui a trouvé du sens dans son travail et a le goût du travail en équipe : il ne subit pas mais construit au contraire son avenir. Pourtant, selon l’enquête mondiale Deloitte de juin 2011, seuls 35% des salariés projettent de rester avec leur employeur actuel, essentiellement parce que les entreprises ne répondent pas suffisamment aux attentes de leurs employés. Or la confiance fait toute la différence.
Cette possibilité de se fier à l’autre laisse place à la créativité. (…) Dès que le dirigeant accepte l’idée qu’il ne sait pas tout et que chacun sait quelque chose et a
envie de bien faire, il peut se consacrer à créer l’écosystème permettant aux femmes et aux hommes de s’unir autour d’un même projet.
Le moteur principal de la croissance devient peu à peu la motivation et non plus
l’efficacité. L’innovation prend progressivement la place de l’efficacité comme moteur principal de la croissance. (…) Chaque structure est appelée à réaliser tout ou partie d’un produit ou d’un service, dans un mode de gestion collaboratif. La logique de compétence donne sens au travail. Elle met chacun en position de donner le meilleur de lui-même, de prendre des initiatives et de coopérer. L’entreprise améliore durablement ses performances et la vie professionnelle du salarié lui permet de s’épanouir. »